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Les repas ménagers pour chiens deviennent de plus en plus populaires. Les propriétaires aiment cuisiner pour leur chien et dans certains cas les chiens mangent même ce qui vient sur table. Malheureusement, cela entraîne d’importantes erreurs nutritionnelles tant qualitatives que quantitatives. Bon nombre de propriétaires ont tendance à oublier que les chiens ne sont pas des êtres humains.(20)

Les chiens ont des besoins différents, notamment en ce qui concerne l’apport en calcium. On sait que l’alimentation joue un rôle important pour le squelette et que le mauvais développement de celui-ci peut être un obstacle majeur à la croissance des grandes races.

Un excédent ou une carence énergétique, une carence en hormones ou en vitamines et un déséquilibre minéral peuvent provoquer toutes sortes de problèmes, tels que des tremblements musculaires, des anomalies du squelette, des problèmes de pelage et le développement de maladies métaboliques, etc.(10,11,18) Il est donc très important de prendre en compte les plus petits nutriments, les vitamines et les minéraux, qui complètent le haut de la pyramide alimentaire.

Pourquoi ajouter un supplément de vitamines et de minéraux (SVM) ?

Le but du SVM est de répondre aux besoins quotidiens du chien :

  • Fournir suffisamment de calcium dans l’alimentation

  • Obtenir un rapport Ca/P normal dans le régime alimentaire

  • Respecter l'apport journalier recommandé (AJR) en minéraux et en vitamines

  • Garantir une santé optimale

En cas de régime alimentaire déséquilibré, sans SVM, les chiens présentent des changements métaboliques et des valeurs sanguines modifiées, notamment (9,17) :

  • Hyperphosphatémie et tendance à l'hypocalcémie

  • Taux d'urée élevé

  • Cholestérol élevé

  • Hypoprotéinémie / hypoalbuminémie

  • Hyperglycémie et risque d'obésité

  • Carences en minéraux

Regardons de plus près le SVM et donc l'ajout de micronutriments. L'hypercholestérolémie, l'hypoprotéinémie et l'hyperglycémie observées sont principalement dues au profil déséquilibré des macronutriments.

Calcium et phosphore

Les ingrédients tels que la viande, les céréales, les fruits et les légumes ne contiennent pas suffisamment de calcium pour couvrir les besoins des chiens. De plus, ils contiennent également beaucoup plus de phosphore que de calcium. (17) Il en résulte un rapport inversé calcium/phosphore tel que 1/10, alors que le rapport optimal se situe entre 1/1 et 2/1 ou au maximum 1,6/1 pour les chiens en croissance.(5,13,16)

Le rapport Ca/P inversé dans l'alimentation du chien peut entraîner une hyperparathyroïdie secondaire nutritionnelle. Dans ce cas, l'hormone parathyroïdienne (PTH) augmentera afin de maintenir l'homéostat de calcium. Les conséquences peuvent être notamment l’ostéoporose, l’ostéopénie, la déformation des os et éventuellement même le syndrome du Rubber jaw, également appelé le ‘syndrome All meat’.(13,14). Notez que la carence en vitamine D peut causer des symptômes similaires. En effet, la vitamine D joue un rôle essentiel dans l'homéostasie du calcium.(4,21)

En l’absence d’un SMV, on peut parfois constater dans le sang une hyperphosphatémie et une tendance à l'hypocalcémie. Toutefois, même dans des régimes non équilibrés pauvres en protéines, on constate une carence en calcium en raison de l'hypoalbuminémie, vu que le calcium est lié à l'albumine. Une véritable hypocalcémie se produit lorsque l'alimentation ne contient pas suffisamment de calcium sur une période assez longue.(10,17)

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Nous constatons que la proie naturelle du chien est constituée en grande partie d'os, ce qui constitue une grande différence par rapport à l'alimentation humaine. Pour l’être humain, les besoins en calcium sont en effet beaucoup plus faibles.

Minéraux et vitamines

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Comme les vitamines et les minéraux remplissent de nombreuses fonctions physiologiques et que les repas ménagers sont rarement équilibrés à leur égard, on comprend qu’il y a un risque réel de carences. La carence d’une ou plusieurs vitamines et/ou de minéraux peut, à son tour, provoquer toutes sortes d'affections. Les propriétaires hésitent parfois à ajouter le SVM à cause du travail ou du coût supplémentaire ou parce qu’ils ne comprennent pas l'importance du supplément. Il est donc important que les vétérinaires les sensibilisent à l’importance du SVM et au suivi des recettes.(15,22)

Les produits naturels présentent une énorme variété de vitamines et minéraux. Comme ceux-ci dépendent du lieu d'élevage, de la méthode d'alimentation ou de fertilisation, de la partie de l'animal ou de la plante utilisée et finalement de la façon dont les ingrédients ont été préparés. Pour pallier à toutes ces raisons, il est donc recommandé d'utiliser un SVM. En outre, il est quasi impossible de répondre aux besoins de vitamines et minéraux recommandés en utilisant des matières purement végétales ou animales. Lorsqu'on choisit un régime alimentaire ménager, un SVM est donc absolument indispensable.(13,14)

Sans SVM, il est quasi impossible d’atteindre les recommandations minimales en matière de calcium, phosphore, potassium, sodium, cuivre, fer, zinc, vitamine D, vitamine E, riboflavine, vitamine B12, acide folique, chlorure et choline. En outre, le rapport Ca/P est trop faible, ce qu’il faut éviter. Si les carences les plus courantes des plats ménagers sont le zinc, la choline, le cuivre et le calcium, les carences les plus graves concernent notamment la vitamine D, le zinc et la vitamine E.(19) Pour pallier les carences en sodium et/ou en chlorure, on peut ajouter une petite quantité de sel (chlorure de sodium).(11,16) La carence de taurine est fréquemment observée même dans des régimes non-équilibrés. Pour la compenser, il suffit que la taurine soit présente dans le SMV.(18)

Un exemple des carences dans un repas fait maison sans l'ajout d'un SVM, ici l'Alphamix de Dog Chef.

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Les signes d’une santé optimale

Pour garantir la santé optimale de votre chien, il suffit de lui donner quelques suppléments. A titre d'exemple, regardons de plus près les prébiotiques et les probiotiques, dans ce cas-ci la bentonite. Ces nutriments sont également ajoutés au SVM de Dog Chef.

On sait que les probiotiques ont des effets bénéfiques sur la santé générale du chien. La qualité des selles s'améliore également, elles obtiennent un meilleur score sur la fiche fécale, elles sont plus sèches, contiennent moins d'ammonium et sont moins malodorantes.(6)

Les prébiotiques tels que les fructo-oligosaccharides (FOS) équilibrent la flore intestinale des chiens. Les FOS nourrissent les souches de bonnes bactéries (comme les bifidobactéries et les lactobacilles) et contribuent ainsi à une flore intestinale plus saine. Certaines études indiquent également que les FOS améliorent la digestibilité des aliments au niveau de l'intestin grêle.(2)

L'ajout de bentonite, un minéral argileux naturel, assure une flore intestinale saine, neutralise les toxines intestinales, prévient la diarrhée, améliore les odeurs fécales et soutient les fonctions articulaires. La bentonite améliore l'absorption de certains minéraux tels que le zinc, le fer, le cuivre et le manganèse.(1)

Comment expliquer tout cela aux propriétaires ?

Les propriétaires doivent se rendre compte que même si les vitamines et les minéraux ne sont présents qu'en petites quantités dans une recette, ils sont très importants et nullement facultatifs. Il faut donc informer les propriétaires de l'importance de chaque ingrédient. Le besoin élevé en calcium peut s'expliquer en référant à la proie naturelle du chien, car elle contient un pourcentage important d'os. Les os sont donc clairement visibles sur l'image ci-dessus. La teneur en calcium des humains est plus faible car ils ne mangent pas d’os. Ainsi, une assiette remplie de viande, de légumes et de pommes de terre ne pourra jamais suffire à couvrir les besoins minimaux des chiens. En outre, on peut utiliser un tableau pour montrer quels minéraux deviendraient déficients à long terme sans l'ajout des vitamines et minéraux essentiels.

Il faut également éviter en principe de cuire les suppléments de vitamines et de minéraux. Comme la chaleur risque de détruire ou réduire les vitamines, il faut les ajouter après la cuisson du repas.(15) Il ne suffit pas non plus de donner des granulés en complément du repas ménager.(17)

1Beynen A.C. (2018) Clays in dog foods. Creature Companion 2018; April: 38, 40.
2Beynen A.C., (2019) FOS in dog food. Creature Companion July: 40, 42
3Bosch G., Hagen-Plantinga E.A., Hendriks W.H. (2015) Dietary nutrient profiles of wild wolves: insights for optimal dog nutrition. British Journal of Nutrition, 113, S40–S54 doi:10.1017/S0007114514002311
4de Fornel-Thibaud, P., Blanchard, G., Escoffier-Chateau, L., Segond, S., Guetta, F., Begon, D.,Delisle, F., Rosenberg, D. (2007) Unusual Case of Osteopenia Associated With Nutritional Calcium and Vitamin D Deficiency in an Adult Dog. Journal of the American Animal Hospital Association 43, 52-60.
5Fediaf (2016). Nutritional Guidelines for Complete and Complementary Pet Food for Cats and Dogs. THE EUROPEAN PET FOOD INDUSTRY FEDERATION.
6Félix A.P., Netto M.V.T., Murakami F.Y., Marcon de Brito C. B., de Oliveira S.G., Maiorka A., (2010) Digestibility and fecal characteristics of dogs fed with Bacillus subtilis in diet. Ciência Rural, Santa Maria, v.40, n.10, p.2169-2173
7Photo: A preserved rabbit showing how the skeleton fits inside its skin, at the Horniman Museum. https://en.wikipedia.org/wiki/Rabbit
8Gable T.D., Windels S.K., Bruggink J.G., Barber-Meyer S.M. (2018) Weekly Summer Diet of Gray Wolves (Canis lupus) in Northeastern Minnesota Am. Midl. Nat. 179:15–27.
9Gonzalez, F.H.D., Carvalho, V., Moller, V. and Duarte, F.R. (2003) Blood biochemical profile in dogs and cats under different diets. Archives of Veterinary Science, 8: 51-58
10Mundim, A.V., Coelho, A.O., Hortêncio, S.M., Guimarães, E.C. and Espindola, F.S. (2007) Influence of age and sex on the serum biochemical profile of Doberman dogs in the growth phase. Comparative Clinical Pathology, 16: 41-46
11National Research Council - NRC, (2006) In: Nutrient requirements of dogs and cats. National Academies Press, Washington DC, USA.
12Norman Mills (1926) Boy Feeding Dog a Bone https://www.1stdibs.co.uk/art/paintings/figurative-paintings/norman-price-boy-feeding-dog-bone/id-a_1182913/
13Parr, J.M., Remillard, R.L. (2014) Handling Alternative Dietary Request from Pet Owners. Veterinary Clinics of North America: Small Animal Practice 44, 667-688.
14Remillard, R.L. (2008) Homemade Diets: Attributes, Pitfalls, and a Call for Action. Topics in Companion Animal Medicine 23(3), 137-42.
15Remillard, R.L., Crane, S.W. (2010) Making Pet Foods at Home. In: Hand, M.S., Thatcher, C.D., Remillard, R.L., et al. Small Animal Clinical Nutrition. 5th Edition. Mark Morris Institute, Topeka (KS), USA. pp. 207-223
16Schenck, P. (2010) In: Home-prepared dog and cat diets. Second edition. Wiley-Blackwell, Ames, Iowa.
17Shakhar, C., Pattanaik, A.K., Kore, K.B. and Sharma, K. (2010) Appraisal of feeding practices and blood metabolic profile of pet dogs reared on homemade diets. Animal Nutrition and Feed Technology, 10: 61-73
18Shmalberg J., (2013) Nutritional secondary hyperparathyroidism and taurine deficiency in a dog fed a home-prepared diet during Chinese food therapy. American Journal of traditional Chinese veterinary medicine. Vol 8 Issue 1, p 69-72.
19Stockman, J., Fascetti, A.J., Kass, P.H., Larsen, J.A. (2013) Evaluation of recipes of home-prepared maintenance diets for dogs. Journal of the American Veterinary Medical Association 242(11), 15001505.
20Streiff, E.L., Zwischenberger, B., Butterwick, R.F., Wagner, E., Iben, C. et Bauer, J.E. (2002) AComparison of the nutritional adequacy of home-prepared and commercial diets for dogs. Journal of Nutrition, 132: 1698S-1700S.
21Verbrugghe, A., Paepe, D., Verhaert, L., Saunders, J., Fritz, J., Hesta, M., 2011. Metabolic bone disease and hyperparathyroidism in an adult dog fed an unbalanced homemade diet. Vlaams diergeneeskundig tijdschrift 80, 61-68.
22Wedekind, K.J., Yu, S., Kats, L., Paetau-Robinson, I., Cowel, C.S. (2010) Micronutrients: Minerals and Vitamins. In: Small animal clinical nutrition. Fifth Edition. Mark Morris Institute, Topeka (KS), USA. pp. 107-148

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